Agroforesterie sur terres cultivées : description d’un modèle appliqué au Lycée Ambohimanga

Définition de l’Agroforesterie

L’agroforesterie est un système de production durable qui associe les arbres aux cultures agricoles et/ou à l’élevage sur une même parcelle de terrain. Elle vise à créer un écosystème diversifié et équilibré qui imite la forêt naturelle.

Les principes clés de l’Agroforesterie

Les principes clés de l’agroforesterie sont la diversification des cultures, la stratification verticale des différentes strates (herbacée, arbustive, arborée), une production étalée tout au long de l’année et une gestion optimale des ressources en eau. Grâce à ces principes, l’agroforesterie permet d’améliorer la fertilité des sols, de limiter l’érosion, de réguler les températures et le cycle de l’eau, tout en produisant de la nourriture, du bois et d’autres ressources de manière pérenne.

Le modèle pratiqué

Le modèle d’agroforesterie rencontré au Lycée Ambohimanga est celui de l’agroforesterie à cultures vivrières. Il associe des arbres fruitiers, des plantes aromatiques, des légumineuses fixatrices d’azote et des essences servant de brise-vent à des cultures annuelles pour l’alimentation humaine.

Les espèces utilisées

Parmi les espèces utilisées, on trouve des arbres fruitiers comme les bananiers, les manguiers et les nèfles du japon ou « pibasy » qui produisent des fruits nutritifs. Les plantes aromatiques telles que la lavande, le géranium et le basilic africain ou « romba » dégagent des senteurs agréables et peuvent être utilisées dans l’industrie cosmétique, mais possèdent aussi des vertus médicinales importantes. Les légumineuses comme le Albizia lebbeck  ou « Bonara », le Tephrosia, le Titonia diversifolia et le Cajanus cajan fixent l’azote atmosphérique et enrichissent ainsi les sols. Des essences comme le Filao servent de brise-vent pour protéger les cultures des vents violents. D’autres essences comme l’Acacia mangium et l’Eucalyptus globulus jouent divers rôles dans le système agroforestier.

Nèfles du Japon

Géranium

Albizia lebbeck

Titonia diversifolia

La technique culturale adoptée

La technique culturale utilisée est appelée « voly dongona ». Elle consiste à diviser la parcelle en bandes parallèles successives, avec des niveaux différents formant une sorte de sinusoïde. Les bandes les plus hautes sont en fait des canaux surélevés dans lesquels sont incorporés de la biomasse végétale et des fertilisants organiques, puis recouverts de terre fertile. C’est dans ces canaux que sont plantées les cultures pérennes comme les arbres et arbustes. Les bandes plus basses, entre les canaux, accueillent les cultures annuelles vivrières. Cette disposition en creux et en relief optimise la collecte des eaux de pluie et de ruissellement.

Voly dongona

Étapes de la mise en œuvre du système

La mise en place de ce système a nécessité plusieurs étapes. Tout d’abord, 13 canaux surélevés ont été creusés par deux personnes engagées à cet effet. Ensuite, les parents d’élèves ont apporté de la biomasse végétale et des fertilisants organiques pour remplir le fond des canaux. Les deux ouvriers ont alors recouvert cette couche de terre fertile. Enfin, les élèves ont pu commencer les plantations. Au total, les travaux de préparation du terrain ont duré 10 jours, et les plantations ont débuté 1 jour et demi après.

Défis rencontrés lors de la mise en œuvre

Parmi les défis rencontrés, on peut citer comme étant le principal : les contraintes financières ; à la fois pour rémunérer la main d’œuvre qui a creusé les canaux et pour se procurer les fertilisants organiques en quantité suffisante.

 

Auteur: Natacha Randrianarisoa

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